Se raconter est essentiel.

Se raconter, c’est se comprendre. C’est se donner l’opportunité d’avancer. Se raconter, c’est aussi inspirer des parcours.

Je préfère écouter l’histoire de Nathan sur Le Podcast Sans Étiquette

Mon histoire

J’ai grandi à la campagne, dans la Loire.

Ma famille était d’un milieu ouvrier.

Nous n’avions pas d’énormes moyens.

Une vraie morosité nous collait à la peau.

Malgré cela, j’ai dès l’enfance eu une vraie passion.

Gamin, je voulais être cuisinier.

En septembre 2015, je rentre à l’école hôtelière.

Un peu en dépit de mes profs au collège.

Puisque j’ai toujours eu de très bons résultats scolaires.

J’aurai du faire un lycée général…

Mais c’est le cœur qui a parlé.

Je fais mon 1er stage dans la cuisine d’un palace à 16 ans.

Je fais mes premiers pas dans un restaurant gastronomique à 18 ans.

Et je deviens apprenti dans un étoilé Michelin à 19 ans.

Je vis chaque instant de ma vie pour la cuisine.

J’évolue rapidement dans des cuisines de haut vol.

Aux côtés de grands chefs.

De beaux produits

Et de clients de renoms.

Toutes ces années, la passion bat son plein.

L’émerveillement couvre les moments difficiles.

Jusqu’à ce que ce que tout ça ne soit plus possible.

En mars 2020, je passe la porte d’une cuisine pour la dernière fois.

À 20 ans, j’arrête tout.

J’arrête ce qui m’a occupé les cinq dernières années.

Soit un peu tout ma vie, au final.

C’est la dégringolade.

J’intègre en septembre 2020 une filière en sciences de gestion à l’université.

Je n’ai aucune idée du monde dans lequel je mets les pieds.

Demandez-moi à l’automne 2020 pourquoi j’ai quitté la cuisine ?

Je suis incapable de vous répondre.

Demandez-moi aujourd’hui pourquoi j’ai quitté la cuisine ?

J’y ai vécu des choses humainement inacceptables :

  • de la violence morales,
  • de la violence physiques,
  • de la violence sexuelle.

Mon arrivée à la fac est une immense galère.

J’entre en deuxième année de Licence.

Je n’ai pas de bac général, donc des lacunes dans à peu près toutes les matières.

J’ai des traumatismes profonds qui m’empêchent de vivre.

Et je n’en ai même pas conscience.

Je n’arrive plus vraiment à parler aux gens.

J’ai perdu ce qui me passionnait à 100% depuis toujours.

Et je n’ai absolument plus aucune confiance en moi.

Le vide que je ressens est abyssal.

Je suis en dépression sévère. Et j’en suis suicidaire.

Je passe alors les quatre pires mois de ma vie, affrontant des pensées noires journalières.

Je frôle de près la catastrophe.

Je vais chez la psy une fois par semaine.

Avec elle, on décortique, on analyse.

Je comprends la violence que j’ai vécu en cuisine.

Je vis une thérapie dense et prenante.

Cette thérapie est difficile, mais elle est efficace.

En août 2021, je pars vivre en Suède.

À Västerås, je fais ma troisième année de Licence.

Je vis dans une immense colocation : nous sommes 11.

Français, Allemands, Russes, Espagnols, Éthiopiens, Sud-Africains, Mexicains, Italiens.

C’est la vie interculturelle.

Et c’est fort.

En parallèle, je continue de me comprendre grâce à un nouveau suivi psy.

Je suis diagnostiqué hypersensible et haut potentiel.

Ça vient expliquer beaucoup de choses :

Pourquoi j’ai fini par majorer ma L2 sans même avoir le bac.

Pourquoi mes expériences en cuisine m’ont tant détruites.

Je vis juste tout plus intensément.

Tout différemment.

Je comprends rapidement que je suis loin d’être seul dans ce cas.

Et je m’entoure de personnes qui me correspondent.

J’arrive à délaisser ma nostalgie.

Celle qui me bouffait de l’intérieur depuis ma dépression.

Je rentre en France en juin 2022.

Et à contre-courant de toute logique : je n’ai pas de master pour la rentrée.

Faire le choix de la césure à ce moment là, c’est faire un choix difficile.

C’est faire le choix de la différence dans un monde toujours plus identique.

Été 2022 :

Je passe 2 mois dans un alpage en Suisse.

On vit en communauté à 1500 mètres d’altitude.

Chaque matin, je me lève devant des sommets culminants à plus de 3000 mètres.

Chaque soir, j’admire des ciels étoilés comme nous sommes trop peu à en voir.

Parfois, on ne peut même plus descendre dans la vallée à cause des intempéries.

Le contact avec la nature, la vraie.

Novembre 2022 :

Je m'immerge dans une famille Ivoirienne à Daloa, en Côte d’Ivoire.

Je vis chez eux. Je partage tout de leur quotidien.

L’école, le marché, le culte, les repas et même mon lit 2 places avec les garçons du foyer.

Le choc culturel, le vrai, celui qui apprend.

Celui qui permet de relativiser sur notre condition en Occident.

Printemps 2023 :

Je m’embarque dès que je peux dans des formations sur le bien-être.

Yoga du Rire.

Gestion émotionnelle.

Processus empathique.

Communication non-violente.

Improvisation et danses de contact.

Écopsychologie.

Je vis des moments humains qui me marqueront à jamais.

J'apprends beaucoup.

Dans des cadres très atypiques.

En montagne, en campagne, isolé.

À chaque fois, 20 inconnus de toutes nationalités.

Nous sommes rassemblés pour comprendre l’humain.

Et c’est la vie, la vraie.

Durant cette année de césure, j’ai vécu 1000 autres choses.

Dont je pourrais parler 1000 autres heures.

L’une d’entre elles m’a marqué : le voyage en autostop.

Des longues distances, la France d’un bout à l’autre, et parfois l’étranger.

Mais aussi des trajets plus communs, pour me déplacer au quotidien.

À chaque fois, des gens ouverts.

Des gens qui m’aident.

Que j’aide aussi en retour.

Des gens qui partagent.

Qui ont des choses à raconter.

Le lien humain, le vrai.

En septembre 2023, je pose mes valises à Lyon.

Je commence un Master en Entrepreneuriat.

En parallèle, je construits et j’anime mes premiers moments pour le bien-être humain.

Séances de Yoga du Rire.

Ateliers sur la gestion émotionnelle.

Initiations à la communication non violente.

Je prends également la présidence d’une association de théâtre chère à mon cœur.

Celle qui m’a permis de reparler aux gens pendant ma dépression.

Je continue aussi à me comprendre.

En juin 2024, je mets au clair une caractéristique personnelle qui me rend la vie parfois très compliquée.

J’ai un TDAH, par dessus l’hypersensibilité et l’HPI.

Le savoir permet de mieux faire mes choix de vie.

Le comprendre permet de mieux adapter mon fonctionnement au quotidien.

J’ai vécu un parcours initiatique rocambolesque.

Nécessaire.

Et loin d’être terminé.

Dans ce parcours, avoir été accompagné a été essentiel.

Aux psychologues, psychiatres, thérapeutes, coachs qui m’ont aidé : merci.

Votre aide m’a permis d’en arriver là où je suis aujourd’hui.

Créer TrèsHumain et y proposer des espaces d’expression, c’est rendre la pareil. C’est rendre ce qu’on m’a donné.